Dans un récit ciselé comme une pièce de porcelaine ancienne, Sonia Bressler nous entraîne à la découverte d’un art millénaire et d’un homme hors du commun : le Potier du Fujian. Avec une sensibilité rare et une justesse de regard qui n’appartiennent qu’aux voyageurs de l’âme, elle raconte l’histoire de celui qui, au cœur de la Chine du Sud, modèle l’argile comme on façonne le temps.
Le potier n’a pas de nom. Il vit à l’écart, dans une maison aux murs tachés de terre, là où la montagne s’incline doucement vers la mer. Chaque geste est mémoire. Chaque bol tourné est une offrande au silence. La narratrice, venue d’ailleurs, observe, apprend, doute, et peu à peu entre dans le rythme lent d’un monde qui résiste à l'effacement.
Mais le Potier du Fujian n’est pas seulement le récit d’une rencontre. C’est aussi une réflexion poétique sur la transmission, l’humilité, le rapport au sol et au souffle. L’ouvrage nous invite à écouter autrement, à regarder ce qui ne se dit pas, à comprendre que le véritable savoir est souvent celui que l’on ne nomme pas.
Dans une langue limpide, parfois suspendue comme les gestes du maître artisan, Sonia Bressler interroge notre époque et nos rapports au temps, à la beauté, à la disparition des savoirs. Un livre précieux, à lire lentement, comme on tournerait un bol dans ses mains pour en sentir l’équilibre.
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