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Interview de Louis Bolot

Votre ouvrage s’intitule Morsure tendre. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez choisi ce titre ? Qu’évoque pour vous cette “morsure” qui est à la fois douce et intense ?

Louis Bolot. Je voulais un titre avec deux termes contradictoires, et qu'on a pas l'habitude d'entendre ensemble. Mais je voulais en effet quelque chose qui reflète quelque chose d’épidermique, un frisson. 

 

Quelles ont été vos principales inspirations pour écrire ce recueil ? Y a-t-il des expériences personnelles qui se reflètent dans vos poèmes ?

Louis Bolot. Bien sûr, mais pas que. Tout vient d'une sensation ou d'une pensée, et après je brode autour. Je pense que lorsqu'on écrit,  notre vécu impact forcément ce qu'on met sur le papier. Mais libre à nous d'y mettre de la fantaisie, de la beauté et plein d'autres choses. 

 

Les références aux sensations, aux mouvements du corps et aux moments d’intimité sont très présentes. Comment avez-vous intégré ces éléments sensoriels dans votre écriture poétique ?

Louis Bolot. Cela vient d'images, de sensations personnelles, que cela se passe dans la réalité ou juste dans nos pensées. Mais quand une belle phrase prend forme, il faut la mettre sur le papier. Peu importe d'où elle vient. 

 

Le poème d’ouverture cite Khalil Gibran. Est-ce un auteur qui a influencé votre approche de l’amour et de la poésie ?

Louis Bolot. Pas vraiment non, même si on est toujours influencé par ce qu'on lit. Le prophète de Khalil Gibran est un beau livre, avec de beau textes, tout simplement. Mais beaucoup de mes poèmes étaient en réalité finis lorsque j'ai lu Le Prophète pour la première fois 

 

L’amour, le désir, et la relation amoureuse semblent être des thèmes centraux dans Morsure tendre. Comment définissez-vous votre vision de l’amour à travers ce recueil ?

Louis Bolot. Je dirais comme des naissances, et des renaissances. On est tous des gens qui court à travers notre vie, ponctuée de rencontres. Et c'est ce qui fait l'être humain que nous sommes aujourd'hui. 

 

Certains poèmes, comme “L’amante au sablier” et “Ombres dans un taxi”, semblent jouer avec le temps et l’éphémère. Quelle est votre relation au passage du temps dans vos poèmes ?

Louis Bolot. Ma relation au temps est aussi une relation passionnelle. Parfois j'ai l'impression que les secondes me filent entre les doigts. C'est dur mais il faut l'accepter. Mais ma relation avec le temps dans mes poèmes, c'est justement de retranscrire avec le plus de justesse possible un instant précis, en espérant que cela parlera à un maximum de monde 😁

 

La plupart de vos poèmes mettent en scène des instants intimes, souvent fugaces. Est-ce que cela reflète une philosophie personnelle sur la manière de vivre et de ressentir les émotions ?

Louis Bolot. Un désir de partager plutôt qu'une philosophie de vie. Je m'expose beaucoup en racontant tous ça, mais j'espère que ce genre de poésie qui prône l'amour permette une évasion, avec douceur aux gens qui me liront. 

 

Votre style oscille entre des moments très descriptifs et des évocations plus abstraites. Comment travaillez-vous l’équilibre entre ces deux aspects dans votre écriture ?

Louis Bolot. J'en ai conscience mais je ne me donne pas trop de contrainte à ce niveau là. Souvent je part de quelque chose de concret, et mon esprit peut se permettre de divaguer sur des choses plus abstraites lorsque j'écris. 

 

Les descriptions du corps sont récurrentes dans votre œuvre, avec une attention particulière à la peau, aux mouvements, aux gestes. Quelle importance accordez-vous au corps dans votre poésie ?

Louis Bolot. Nous avons tous des corps différents, c'est bien connu. Mais les gestes et comment nous occupons l'espace fait aussi partie de notre personnalité. C'est des choses auxquels je suis sensible quand je rencontre des gens. 

 

Votre écriture poétique est très visuelle, presque picturale par moments. Est-ce que d’autres formes artistiques, comme la peinture ou la photographie, influencent votre manière d’écrire ?

Louis Bolot. Le dessin je dirais, car pour moi les images sont très importantes pour accompagner le texte. Mais surtout la musique, car pour moi la musicalité des textes et le sens de la musique sont deux choses très proches, presque entrelacées. 

 

Comment avez-vous structuré le recueil Morsure tendre ? Y a-t-il une progression ou un fil conducteur que vous souhaitiez mettre en avant ?

Pas vraiment, il y avait le poème du milieu, je savais que c'était Amour spatial que je voulais mettre en valeur. Afin aussi de montrer différentes choses mais rester positif, c'était aussi important pour moi de finir du coup par le poème Marche Joyeuse. 

 

Les titres de vos poèmes, tels que “La rêveuse du canapé” ou “La fille de l’armoire”, donnent souvent une dimension narrative à vos textes. Quelle place donnez-vous à la narration dans vos poèmes ?

Louis Bolot. J'affectionne particulièrement les poèmes qui sont comme des petites histoires plutôt que des grandes descriptions. La narration est un très bon tremplin à l'évasion dans nos instants de lecture. Et si la magie a opéré le temps de quelques lignes, et bien le challenge est réussi 😊

 

Avez-vous un poème en particulier dans le recueil qui a une signification personnelle ou qui vous a particulièrement marqué lors de son écriture ?

Louis Bolot. Je dirais Amour Spatial pour sa dimension SF qui est moins classique que ce qu'on a l'habitude de lire. Et oui je l'ai fait (avec d'autres textes décimés dans le recueil) en pensant à une personne qui est aujourd'hui ma fiancée ☺️

 

Quels sont vos rituels ou habitudes d’écriture ? Avez-vous un cadre ou un moment de la journée propice à la création poétique ?

Louis Bolot. Pour la poésie, dont le premier jet, la première idée, est spontanée, l'écriture peut me venir à n'importe quel moment. Donc il n'y a pas vraiment de cadre, au contraire il faut être prêt à tout moment à accueillir l'inspiration. Cependant j'aime retravailler mes poèmes la nuit tombée quand je suis tranquille chez moi. 

 

Est-ce que vous travaillez vos poèmes d’une manière spontanée ou préférez-vous les retravailler longuement après une première version ?

Louis Bolot. J'écris plus de manière spontanée, comme dit précédemment. Mais je relis mes poèmes automatiquement ne serait-ce que pour les corrections et s'assurer d'un bon rythme. Et la moitié, je dirais, vont avoir un autre visage à la fin si mes pensées et mon inspiration m'ont amené autre part lors de ma relecture. 

 

Votre livre contient des poèmes très variés en termes de longueur et de rythme. Comment décidez-vous de la forme que prendra un poème ?

Louis Bolot. Cela vient dès les premières rimes. À la première strophe je sais à peu près sur quel nombre de syllabe je vais partir, et après je vais m'y tenir pour le reste du poème. 

 

Comment aimeriez-vous que les lecteurs interprètent Morsure tendre ? Y a-t-il un sentiment particulier que vous espérez qu’ils retiennent après la lecture ?

Louis Bolot. L'évasion est pour moi primordiale. Mon souhait le plus cher est d'accompagner pour un instant les gens dans mon monde et qu'il reviennent avec le cœur un peu plus rempli d'amour après la lecture de quelques strophes. Cela serait déjà beaucoup. 

 

Quels sont vos projets futurs en tant que poète ? Travaillez-vous sur d’autres recueils ou sur des projets d’écriture différents ?

Louis Bolot. J'ai plusieurs centaines de poèmes sur mon ordinateur, et c'est une base de données que j’approvisionne quasiment chaque semaine. Il faudrait que je trouve des poèmes dont je suis satisfait qui couvre la même thématique, le même univers. Mais oui j'ai quelques idées, déjà 😊

J'écris aussi quelques romans à côté, soit que je travaille, que je retravaille ou que j'essaie de faire éditer. Mais en effet je ne m'arrêterais en aucun cas d'écrire ! 

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