Par où commencer ? Par les crises à répétition en France, par l’inflation, par un système qui s’épuise et oppresse ses citoyens ? Hier soir, en prenant le métro parisien bondé, j’avais comme une sensation de fuite, comme si plus rien ne nous attachait à la féérie de notre humanité.
Arrivée à Porte Dorée, il faut marcher cinq bonnes minutes pour atteindre le cirque du Phénix. Une entrée en tapis rouge sous un chapiteau qui fend la nuit avec ses lumières. Une foule se presse. Les odeurs de popcorn, les courses effrénées des enfants nous mettent dans l’ambiance. Près de quatre mille personnes sont là, baignées par les lumières étoilées du plafond. Une atmosphère enchantée commence à nous saisir doucement. Alain M. Pacherie entre sur scène pour donner les consignes, et narrer la soirée. Il a sélectionné chacun des talents que nous allons découvrir. C’est fou, comme les a priori ont la vie dure ! On image des assiettes en porcelaine valsant sur des pieds agiles, des enchaînements acrobatiques de gymnastes, des pyramides humaines… Bref, cela fait bien longtemps que je ne suis pas venue au cirque. Alors, laissez-moi vous raconter, en peu de mots, mais en voltige ce qui s’est passé.
Dans l'enceinte majestueuse du Cirque Phénix à Paris, un spectacle d'une rare beauté s'est dévoilé sous les yeux émerveillés des spectateurs : "Les Jeux du Cirque" par les Étoiles du Cirque de Pékin. Ce n'est pas seulement un spectacle, c'est une ode à la grâce, à la force, et à l'harmonie du mouvement humain, une célébration poétique de l'art acrobatique.
Dès l'ouverture au son des tambours chinois, le public est transporté dans un monde où la réalité se fond avec le rêve. Le coeur est saisi. Nous entrons dans un monde neuf. Les artistes défilent sur une musique électro, arrêtent le temps, se jouent de la jeunesse et suspendent l’éternité. La piste carrée offre des possibilités infinies, en lignes droites, en diagonales ou en cercles. Éblouis nous n’avons plus aucune certitude sur les lois de la gravité.
Les acrobates, tels des héros des temps modernes, défient les lois de la gravité, leurs corps s'élevant dans un ballet aérien qui défie l'imagination. Tableau en ombrelles des pays, le monde devient une fleur qui s'épanouit. Chaque saut, chaque pirouette est un pinceau qui peint une toile vivante de couleurs, de lumière et d'émotion. Comment ne pas aimer le tango dans les airs, comment ne pas se prendre pour des oiseaux dans des cerceaux perchés dans les cintres du chapiteau. Comment ne pas ressentir la peur avec ces cyclistes qui à une vitesse infernale changent de vélo, en sautant ? Comment ne pas avoir peur avec l’assemblage de chaises, qui une à une brise la verticale ? Comment cette jeune athlète fait-elle pour défier l’équilibre à ce point ? Tout comme ce jeune gymnaste qui plonge dans les profondeurs du paysage une fois l’ascension du Chomolangma (Everest) effectuée ?
Nous sommes tous tenus en haleine. Comme spectateurs, nous ressentons un mélange d'admiration et de frisson. Les acrobates, médaillés olympiques, transforment l'arène en un champ de bataille où seuls la beauté et l'élégance triomphent. Leurs mouvements, d'une précision chirurgicale, sont un hymne à la perfection humaine, une symphonie de muscles et d'agilité.
Le jeu de lumières ajoute à la magie, créant des ombres et des éclats qui dansent avec les artistes, enveloppant la salle d'une atmosphère irréelle. C'est un voyage dans un univers où chaque acrobate devient un conteur, racontant des histoires de courage, de passion et de détermination sans mots, mais avec le langage universel du corps.
Et dans ce moment suspendu, où le temps semble s'arrêter, nous retrouvons notre âme d'enfant. Les rires et les applaudissements fusent, un écho à la joie pure qui se dégage de la scène. C'est un rappel puissant que, malgré les défis de la vie, il existe un lieu où l'on peut toujours trouver de la beauté, de l'émerveillement et de l'inspiration.
"Les Jeux du Cirque" par les Étoiles du Cirque de Pékin est plus qu'un spectacle, c'est une expérience qui marque les cœurs et les esprits, un souvenir gravé dans l'étoffe même de l'âme,
rappelant à chacun la magie et la merveille qui résident dans l'art du possible.
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