IL Y A BIEN LONGTEMPS, J’AVAIS ÉTÉ « CHASSÉ » POUR LE COMPTE D’UNE BANQUE AMÉRICAINE. SES DIRIGEANTS CHERCHAIENT LE PATRON DE LEUR SUCCURSALE PARISIENNE. JE COCHAIS LES BONNES CASES. MON CV LES INTÉRESSAIT MALGRÉ UNE CASE MANQUANTE : JE N’AVAIS JAMAIS FICHU LES PIEDS AUX ETATS-UNIS. JE FUS CONVIÉ À NEW-YORK, OÙ SE TROUVAIT LE « HEAD QUARTER ». CE RECRUTEMENT ÉTAIT D’IMPORTANCE : UN DÉJEUNER ÉTAIT PRÉVU AVEC LA DIRECTION GÉNÉRALE, CINQ PERSONNES PARFAITEMENT À LEUR PLACE DANS UN CADRE SOMPTUEUX D’ACAJOU, DE CUIVRE ET DE GIGANTESQUES SURFACES VITRÉES. A TABLE, UN SERVICE TOUT EN ARGENTERIE ANGLAISE. DES WAITERS À CHAINE EN ARGENT ET QUEUES DE PIE POUR ASSURER LE SERVICE. ON ME TENDIT LA CARTE DES PLATS. PREMIER ÉTONNEMENT : CE N’ÉTAIT PAS SIMPLEMENT POUR ME TENIR INFORMÉ, C’ÉTAIT POUR ME PROPOSER DE CHOISIR. DEUXIÈME ÉTONNEMENT : AU MENU, DES HAMBURGERS, TOUTES SORTES DE HAMBURGERS, À LA VIANDE DE BŒUF, DE COCHON, DE MOUTON, SANS VIANDE, AVEC DU FROMAGE ITALIEN, FRANÇAIS, AMÉRICAIN…. TROISIÈME ÉTONNEMENT : UNE FOIS CHOISI ET SERVI, IL ME FALLUT DÉGUSTER MON HAMBURGER AVEC LES DOIGTS, DÉLAISSANT LES MERVEILLEUX COUVERTS EN ARGENT ET VERMEIL.
EN DÉFINITIVE, JE ME DÉBROUILLAIS TANT BIEN QUE MAL, RASSEMBLANT MES SOUVENIRS DE DÉJEUNERS DE CAMPAGNE « SUR LE POUCE ». FINALEMENT, JE NE FUS PAS RETENU. TANT MIEUX, CAR, QUELQUES ANNÉES PLUS TARD, LA BANQUE EN QUESTION FUT OBLIGÉE DE VENDRE SON ARGENTERIE À L’ENCAN.
TOUT CE LONG RÉCIT POUR DIRE QUE J’AURAIS MIEUX FAIT DE ME RENSEIGNER SUR LES HABITUDES À TABLE DE NOS AMIS AMÉRICAINS. QUAND DÉCIDE-T-ON DE MANGER AVEC LES DOIGTS, QUE DIRE EN FACE D’UN MENU OÙ NE SE TROUVENT À CHOISIR QUE DES HAMBURGERS, QUELLE RÉACTION QUAND LA SEULE BOISSON EST DU COCA-COLA ETC.
OR, IL Y A PEU, UNE DE MES AMIES, DIRECTRICE DE LA MAISON D’ÉDITION « LES ROUTES DE LA SOIE », M’APPELA POUR LE SUJET SUIVANT : ELLE ALLAIT PUBLIER UN OUVRAGE SUR LE THÈME : « MAITRISER LA CULTURE CHINOISE DES AFFAIRES…. » SOUS-ENTENDU « POUR NE PAS PROVOQUER DES RÉACTIONS NÉGATIVES FATALEMENT NOCIVES À TOUTE NÉGOCIATION, QU’ELLE SOIT « FOR PROFIT » OU « PROFITLESS ». SON AUTEURE, QUINGSHUN ZOU, CHINOISE DE CHINE, MAIS SUISSE D’ACTIVITÉ, AVAIT VÉCU CES SITUATIONS OÙ L’IMPRESSION DE BIEN FAIRE D’UN EUROPÉEN N’ÉVITE PAS, VOIRE PROVOQUE DES ERREURS PSYCHOLOGIQUES GRAVES. DANS CE LIVRE, ELLE MET À PROFIT SON EXPÉRIENCE DES RELATIONS ENTRE PAYS OCCIDENTAUX ET CHINE, ENTRE RESSORTISSANTS DES DEUX ZONES CULTURELLES, SI DIFFÉRENTES LES UNES DES AUTRES. ELLE INSISTE SUR LA NÉCESSITÉ, POUR BIEN COMMUNIQUER AVEC LES CHINOIS, DE FAIRE UN EFFORT DE CONNAISSANCE DE LA CHINE, DE SA DIVERSITÉ, DE SA CULTURE ET DES TRADITIONS EXTRÊMEMENT VARIÉES QUI EN FONT UN MONDE À PART.
MON AMIE, VOULAIT UNE PRÉFACE. ELLE SAVAIT MON INTÉRÊT POUR LA CHINE (ELLE AVAIT PUBLIÉ UN PREMIER LIVRE SUR LE CRYPTO-YUAN BIENTÔT SUIVI PAR UN SECOND). NOUS AVIONS SOUVENT DISCUTÉ SUR LA QUESTION DES ÉCHANGES ENTRE CULTURES RADICALEMENT ÉTRANGÈRES LES UNES AUX AUTRES. NOUS NOUS ÉTIONS ÉTONNÉS RÉCIPROQUEMENT SUR LES EFFETS DÉLÉTÈRES DES MANQUEMENTS AUX « USAGES ».
MÊME ENTRE EUROPÉENS, DES CATASTROPHES RELATIONNELLES PEUVENT JAILLIR D’UN COMPORTEMENT APPAREMMENT ANODIN. JE ME SOUVINS DE CE DÎNER TRÈS FORMEL, ORGANISÉ POUR HONORER UN SPÉCIALISTE AUTRICHIEN ( DE JE NE SAIS PLUS QUOI) LEQUEL, À PEINE ASSIS AUX CÔTÉS DE LA MAITRESSE DE MAISON, S’EMPARAIT DU PETIT PAIN À SA MAIN GAUCHE, ATTIRAIT LE BEURRIER VERS LUI ET, SAISISSANT SON COUTEAU, SANS AUTRE FORME DE PROCÈS, SE CONFECTIONNAIT UNE BELLE TARTINE DE BEURRE, VITE ENGLOUTIE AVEC UN AIR DE CONTENTEMENT PARFAIT.
40 ANNÉES PLUS TARD, LES CONVIVES S’EN SOUVENAIENT ENCORE.
D’OÙ, IL FAUT INSISTER, TOUT L’INTÉRÊT DE SE PLONGER DANS LE LIVRE DE QUINGSHUN ZOU
Pascal Ordonneau
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