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Antiféminisme et garçons-fleurs en Corée

L’élection de Yoon Suk-yeol comme président de la Corée du Sud, avec sa rhétorique antiféministe, contraste avec la féminisation croissante des hommes et des garçons, particulièrement dans la K-pop. Paradoxe étonnant ou errements de la lutte contre les inégalités ?

Le 9 mars 2022, le parti dit « conservateur », héritier de la dictature militaire, a remporté sur le fil la présidentielle en Corée du Sud avec 48,56 % des voix, contre 47,83 % pour le centre-gauche et 2,37 % pour la gauche radicale, dans le cadre d’un scrutin à un tour. Yoon Suk-yeol est devenu président de la République, chef d’État de la Corée du Sud.

La campagne s’est déroulée dans une atmosphère poisseuse, avec toute une série de scandales au sujet de passe-droits dont ont bénéficié les épouses des deux principaux candidats. Le rejet était viscéral dans l’opinion, de sorte que les électeurs se sont généralement déterminés par élimination, contre plutôt que pour. Ce serait par conséquent faire une lecture un peu hâtive que de voir dans la participation élevée, autour de 77 %, un signe de vitalité démocratique.

Les rapprochements viennent à l’esprit avec plusieurs autres grandes démocraties. D’autres constantes, générationnelles celles-là, renvoient à l’histoire coréenne des dernières décennies. C’est ainsi que l’électorat âgé, biberonné à la propagande anticommuniste, a voté en masse pour la droite populiste. Inversement, les enfants de la démocratisation des années 1980 et 1990, aujourd’hui dans leur quarantaine ou cinquantaine, ont été nombreux à se mobiliser pour lui faire barrage. Dans toutes ces tranches d’âge, les disparités sont minimales entre le vote des hommes et celui des femmes.

 

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