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Maxime Vivas dans Chine Info

Dans son dernier livre Ouïgour pour en finir avec les fake news édité par La Route de la soie – Éditions, Maxime Vivas démonte la fable du « génocide » ouïgour en analysant les mensonges, les photos truquées et les faux témoignages. Entretien. 

Nouvelles d’Europe : Vous êtes allé sur place deux fois pour connaître le vrai Xinjiang. Pourriez-vous parler de vos visites là-bas ainsi que du processus de préparation de votre livre-enquête Ouïghour pour en finir avec les fake news ?

Maxime Vivas : Je suis allé au Xinjiang en 2016 avec 40 journalistes de 20 nationalités diverses. J’y suis retourné en 2018 avec ma compagne sur invitation du Bingtuan1. J’ai parcouru cette région en avion, en minibus. Nous avons visité de grandes villes comme Urumqi, Shihizi, Kashgar, des villages. Au cours de ces deux voyages, j’ai vu des exploitations agricoles, beaucoup d’usines, des écoles (collèges et écoles primaires), un hôpital. J’ai vu aussi des mosquées, des théâtres, des musées, des centres culturels et artistiques, j’ai assisté à des spectacles grandioses, dont l’un dans le nouveau théâtre à une cinquantaine de kilomètres d’Urumqi, une construction magnifique d’inspiration arabo-andalouse. 

C’est la différence entre ce que j’ai vu et ce que disent nos médias qui m’a poussé à écrire des articles dès 2016 et un livre en 2020. Quand mon livre est sorti en décembre 2020, il avait mijoté dans ma tête depuis 2016. 

Nouvelles d’Europe : Votre livre a montré le rôle de la CIA derrière la campagne sur les Ouïghours. Pourriez-vous nous éclairer sur ce sujet ?

Maxime Vivas : J’avais enquêté en 2005/2007 sur une organisation américaine, la NED (National Endowment for Democracy) qui finançait l’association Reporters sans frontières (RSF), organisation très hostile à tous les pays que les USA n’aiment pas (Cuba, le Venezuela, la Russie, la Chine). J’ai écrit un livre sur RSF. Son secrétaire général, aujourd’hui maire (extrême droite) d’une ville du Sud de la France, m’a menacé quatre fois d’un procès. 

Pour le Xinjiang, j’ai fait une démonstration irréfutable que plusieurs individus et organisations qui mènent une campagne contre cette région sont financés par la NED. S’agissant par exemple du « Congrès mondial ouïghour », je donne, au dollar près, les sommes que cette organisation a reçues et je donne la liste des actions qu’elle doit faire contre la Chine en échange.

Nouvelles d’Europe : Vous avez résumé la même matrice du mode opératoire des « campagnes mondiales de mensonges » sur le Tibet et le Xinjiang : 1. la stérilisation des femmes ; 2. le génocide ; 3. l’éradication de la culture ; 4. l’oppression de la religion. Pourriez-vous élaborer sur ce « schéma » ?

Maxime Vivas : Quand je suis allé au Tibet en 2011 avec deux grands reporters des deux plus grands journaux français, Le Monde et Le Figaro, nous devions normalement découvrir le martyr du peuple tibétain. En effet, l’idée dominante en Occident était que ce peuple était martyrisé, que sa culture et sa religion était éradiquées, sa langue interdite et que les stérilisations des femmes étaient pratiquées pour un rééquilibrage démographique au bénéfice des Han. Or, nous avons vu l’insolente santé du bouddhisme, la langue tibétaine affichée, parlée, écrite, enseignée. Nous avons assisté à de nombreuses manifestations culturelles et nous avons vu des familles tibétaines avec plusieurs enfants (la politique de l’enfant unique n’a jamais existé pour les couples tibétains).

Sans surprise, je me suis rendu compte que les mêmes accusations, exactement les mêmes, étaient faites contre le Xinjiang et qu’elles étaient tout aussi fausses.

Nouvelles d’Europe : On ne peut pas vous voir présenter vos ouvrages dans les médias mainstream en France. De plus, vous avez remarqué que « la plupart de vos confrères sont des perroquets » sur ce sujet. Comment expliquer les motifs derrière ces préjugés et ces dénigrements/propagandes de fake news en France ?

Maxime Vivas : Il faut bien comprendre que, après le général De Gaulle, la France a glissé vers un positionnement pro-américain de plus en plus marqué. La Chine et les USA sont en compétition. La France et l’Union européenne s’alignent derrière les USA. Les USA sont très inquiets par les progrès de la Chine. Le projet de la Nouvelle route de la soie (BRI) est très mauvais pour eux. Les USA ne peuvent pas entrer dans un conflit armé avec la Chine. Quant aux gué-guerres économiques, elles sont coûteuses pour les USA. Il reste la guerre de l’information, ou plutôt de la désinformation. Dans ce domaine, ils sont les plus forts. Nos médias sont des relais de la Maison Blanche. S’agissant des Ouïghours, nos médias répètent sans les vérifier les « informations » lancées par la CIA et ses paravents. 

Nouvelles d’Europe : Votre livre est publié par la Maison d'édition La Route de la Soie. Dans le contexte des sentiments anti-Chine, la publication de ce livre a-t-il rencontré des difficultés ?

Maxime Vivas : Quand mon manuscrit était terminé, j’avais sélectionné 9 maisons d’éditions « de gauche » dont trois m’avaient déjà édité et je leur ai envoyé un résumé de mon livre. Un seul m’a répondu pour me reprocher de vouloir « montrer que les Chinois sont moins méchants que ce que disent les médias » (sic). Par bonheur, et alors que je m’apprêtais à chercher un éditeur à l’étranger, j’ai appris qu’il y avait une maison d’édition : « La route de la Soie », gérée par une intellectuelle française, Sonia Bressler (professeure de philosophie et d’épistémologie). Elle connaissait le Xinjiang. Elle était consternée en voyant comment on en parlait en France. Quand je lui ai proposé mon manuscrit, elle l’a accepté avant même de l’avoir lu. Elle me connaissait de réputation, elle connaissait mes articles et elle se doutait de ce que j’avais écrit. Pendant plus de 2 mois, nous avons travaillé ensemble à relire, à corriger le manuscrit dans ses moindres détails.

À Toulouse, dans une des quatre plus grandes librairies de France, le rayon « Chine » est très réduit et ne contient pas un seul livre amical envers la Chine. J’ai vu que le mien ne s’y trouvait pas. Toulouse fabrique des Airbus et la Chine est un de nos clients. On pourrait espérer que personne ne l’oublie dans cette ville.

Nouvelles d’Europe : Derrière les mensonges de cette propagande de guerre contre la Chine, comment mieux présenter une image réelle de la Chine au public français ?

Maxime Vivas : C’est une question que les Chinois me posent toujours. La Chine dispose de milliers de cerveaux qui ont dû (ou qui vont) se pencher sur ce problème et le résoudre.

Vous devriez sans doute inverser une tendance : actuellement, un journaliste, un écrivain ou un intellectuel se met en danger s’il se démarque de la pensée dominante qui est celle du China-Bashing2. Il a tout à y perdre.

Il m’est difficile de dire ce que je viens d’écrire juste au-dessus sans paraître parler pour moi. Mais supposons que je parle pour mon éditeur : si les éditeurs français apprenaient qu’un éditeur français peut vendre avantageusement les droits d’édition d’un livre en Chine, beaucoup voudraient en éditer et ils trouveraient des auteurs pour les écrire. Ils seraient si nombreux que je pourrais aller me reposer.

Nouvelles d’Europe : Vous avez mentionné que par deux fois, Jean-Luc Mélenchon vous a manifesté son soutien plusieurs fois. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Maxime Vivas : Jean-Luc Mélenchon est un ami personnel de longue date. Il a préfacé deux de mes livres. Il a une vision géopolitique très affûtée et courageuse. Par exemple, il n’a jamais accepté de critiquer le Venezuela, Cuba, la Chine… C’est une attitude électoralement coûteuse. S’agissant du Xinjiang, j’ai eu une polémique publique avec une députée de son groupe parlementaire, Clémentine Autain, qui mène une campagne frénétique et haineuse contre la Chine. Jean-Luc Mélenchon est intervenu deux fois. La première en écrivant, sur Facebook, qu’il a confiance en moi et la seconde en mettant un pouce bleu d’approbation sous un article que j’ai publié également sur Facebook pour donner mon point de vue sur la question des Ouïghours et où je critiquais Clémentine Autain. Je ne pense pas qu’il soit utile de lui en demander plus à l’approche des élections présidentielles et dans le contexte antichinois actuel. Ce qui est sûr, c’est que, si le prochain président de la République française est Jean-Luc Mélenchon, les rapports de la France et de la Chine vont s’améliorer.

Nouvelles d’Europe : Vous avez publié un article chez nous sur les mesures anti-épidémiques en Chine avec des chiffres et des faits concrets. Comment voyez-vous aujourd’hui les mesures anti-épidémiques et vaccinales en Chine et en Europe?

Maxime Vivas : Il y a eu une différence d’approche entre l’Europe et la Chine. L’Europe a voulu sauver son PIB et a pris des mesures changeantes au fil des semaines. Un journal allemand a surnommé la France « Absurdistan » (terre de l’absurde). La France n’a jamais voulu fermer ses usines, ses grands commerces, ses écoles. Les Français se serrent comme des sardines dans les transports en commun. Au début de l’épidémie, ils l’ont fait sans masques. 

Au cours des dernières décennies, l’Union européenne a demandé plus de soixante fois aux pays membres de réduire les dépenses hospitalières, de diminuer le nombre de lits.

La France a manqué de masques, de blouses pour les personnels hospitaliers et de lits, aujourd’hui de vaccins. Les restrictions budgétaires ont empêché le prestigieux Institut Pasteur (rappelons que Pasteur est l’inventeur du premier vaccin au monde) de développer un vaccin français, alors que même un petit pays sous blocus comme Cuba produit le sien.

Dans le même temps, la Chine a fait passer l’intérêt des citoyens Chinois avant l’économie, elle multiplie les mesures de contrôle, elle produit un vaccin et elle vaccine. 

Et je ne peux oublier que, quand au début de la pandémie, l’Italie, pays membre de l’Union européenne, a été durement touchée, elle a été abandonnée par l’Europe et aidée par la Chine (masques, blouses…) et Cuba (médecins).

Je suis peiné d’écrire cela parce que sais que la France vaut mieux que l’image qu’elle donne d’elle-même aujourd’hui. ◊

 


« Ouïgour pour en finir avec les fake news »

De Maxime Vivas

 Résumé :

Maxime Vivas qui s’est rendu deux fois au Xinjiang, démonte la fable du « génocide » ouïghour. Il révèle quels en sont les prosélytes et leurs liens avec la CIA. Il pointe nos médias, passés directement de « Venezuelââââ ! » à « Ouïghouûûûûrs ». 

Il nous dit les mensonges, les photos truquées, les faux témoignages. En s’appuyant sur des déclarations de l’ONU, de sommités de l’OMS et sur une enquête in situ de la Banque mondiale, il prétend que le Xinjiang n’est pas l’Europe sous la botte nazie : dénonciations, otages, destructions de lieux du culte, arrestations, déportations, camps de concentration, tortures, mutilations des enfants, viols, disparitions, exécutions, crémation, génocide (la population ouïghoure, qui a plus que doublé en 40 ans, continue à croître plus vite pendant le « génocide » que celles des autres régions chinoises). En vérité, cette région autonome, grande comme trois fois la France, s’arrache à son retard et à la pauvreté avec le concours de la Chine tout entière : aides financières, discriminations positives pour les étudiants passant des examens, formations professionnelles, apprentissage de la langue nationale (le mandarin) dans des centres de formations professionnelles et éducatifs, sans qu’aucune des cinquante-six ethnies du Xinjiang ne soit contrainte à renoncer à sa langue, sa culture, ses croyances ou ses incroyances. 

En même temps, Beijing mène une lutte sans merci contre les « trois fléaux » (fondamentalisme, séparatisme, terrorisme) attisés par des fanatiques islamistes dont des milliers se sont formés en Syrie avec Al-Qaida et dont l’objectif est d’instaurer sur un sixième du territoire chinois un califat indépendant où la loi de la République ferait place à la Charia. 

La Route de la soie - Éditions

Genre : Essai / actualité

Format : 12 x 19 cm

Nombre de pages : 176

ISBN : 979-10-97042-707

Langue : Français

Prix : 14 euros

Publication : 10 décembre 2020

Bingtuan : Corps de production et de construction du Xinjiang. Il s’agit de l’organisation gouvernementale économique et semi-militaire spécifique à la région autonome du Xinjiang en Chine. Dans l’ensemble du Xinjiang, le Bingtuan a l’autorité administrative sur des villes de taille moyenne, des villages et des fermes. Il possède sa propre structure administrative et remplit des fonctions normalement dévolues au gouvernement, comme la santé ou l'éducation, dans les zones sous sa juridiction. 

Bashing : mot anglophone signifiant « acharnement » et  « dénigrement », il est rentré dans le langage médiatique français pour désigner le fait de critiquerd'attaquer quelqu'un systématiquement. Par conséquent, « China-bashing » se définit par des critiques et des dénigrements systématiques envers la Chine. 

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